Les ombres d'or du village
JIN
Yingcun
Présenté par l'artiste français Jean
François Gavoty, le voyage des ombres est l'un des trois
ensembles d’œuvres pour la grande exposition au Musée de
Liangzhu, impliquant des résidents du village. L'artiste leur a
demandé de choisir un objet auquel il tenaient particulièrement,
puis de reconstituer le parcours de cet objet et les raisons de son
importance actuelle : son récit. Il fallait extraire une date,
un lieu et une heure ayant marqué l'histoire de l'objet. Quinze
personnes ont répondu à l'invitation.
Grâce à une machine fabriquée par l’artiste, il a réussi à
projeter précisément les ombres des objets dans l'espace-temps
(passé ou futur) de leur histoire. Cette sorte de table à dessin
permet de simuler une latitude, une date et une heure sur la planète
Terre. Un objet à trois dimensions est ainsi projeté en deux
dimensions sur le principe du cadran solaire. Un projecteur de
lumière artificielle joue le rôle du soleil, la forme précise de
l’ombre de l'objet est ensuite transférée en dessin...
L’artiste a ensuite agrandi et découpé dans du métal la
silhouette des ombres, pour qu’elles deviennent ces grands dessins
que l’on voit dans l’exposition.
Cette expérience
artistique est très ancrée dans une pensée du lieu où l'on est,
Liangzhu, et du voyage mental des objets dans le monde grâce au
souvenir de chacun. Le processus intègre l’initiative des
habitants, provoquant un sentiment de fusion profonde entre
l’artiste, les spectateurs et le lieu.
Le cadran solaire est un système de mesure du temps local très ancien. Il témoigne des premiers essais de l’humanité à représenter le passage du temps en observant des mouvements d'ombres dans l’espace. De nos jours, comme notre connaissance du monde s'est beaucoup élargie et notre technique développée, les outils chronométriques sont devenus infiniment plus précis. Cependant, il demeure face au temps qui s'écoule et ne se rend jamais à nos attentes, un sentiment d'impuissance d'autant plus frappant. Face à ce décalage entre la montre et la sensation, que peut faire l’art ?
Les arts visuels sont traditionnellement considérés comme des
arts de l’espace. Mais si l’on réfléchit plus profondément,
on découvrira que les durées contenues ou évoquées dans une
œuvre d’art nous parle d'une dimension essentielle du temps.
L'œuvre est le résultat d'une trajectoire, d'une durée ; en
d’autres termes, elle sert de porte pour pénétrer divers
espaces-temps.
Jean François Gavoty a longtemps pratiqué la
restauration dans le cadre de monuments historiques. Il s’intéresse
particulièrement aux marques du temps sur les œuvres ce qui
souvent guident ses réflexions et ses réalisations. Cette fois-ci,
après avoir effectué ce voyage des ombres pendant sa résidence en
Chine, il a expérimenté en profondeur la notion de cadre temporel
et une manière concrète de le partager avec le public.
Le cadran solaire originel fonctionne strictement grâce au
mouvement du soleil et il adapte précisément ses tracés. La table
à dessin baptisée « héliodon » de Jean François
Gavoty reconstitue ces mouvements et en joue. Dans son utilisation,
il oriente le plateau sous le faisceau d'un projecteur. Il exerce un
contrôle des repères élaborés pour la mesure du temps, rendant
dynamique la machine qui reconstitue les positions de la planète
Terre et immobile la lumière qui joue le rôle du soleil. Le récit
biographique des objets de Liangzhu s'inscrit ainsi dans une
mécanique céleste rigoureusement reconstituée.
Pourtant,
aussi précises que possible, les ombres déformées ressemblent à
de vagues souvenirs et à des futurs incertains, ouverts à tous les
changements. Incertains dans l’espace-temps, ces moments bien
repérés du récit des objets deviennent fictions.
Les habitants ont accompli un étrange voyage grâce à la mise
en scène de ces ombres familières. Ils ont observé l'écoulement
du temps attaché à la biographie de leurs objets. Les dessins ont
ensuite été décrochés des murs du musée. Mais l'aventure a
transporté nos sentiments et nos désirs. Personne n'a cherché à
séparer le vrai du faux, ni le merveilleux et l'ordinaire.
Ainsi
est né le voyage des ombres, un rêve suspendu, comme par
magie.
Exposition Chaque rencontre est un
mystère, au Liangzhu Village Cultural Art
Center
L'exposition dans ce lieu dessiné
par Tadao Ando concluait un temps de résidence chez des habitants
de Liangzhu. Accueil formidable et workshop qui a accompagné la
réalisation de diverses
pièces
展览内容是在良渚驻地期间与村民合作完成。村民们的热情合作与工作坊的顺利开展,是此次展览成功举办的重要原因。
Dans
cette page, vues de l'exposition accompagnée par un texte de JIN
Yicun.
此页:了解更多展览内容与金影村的文章
>
Workshop avec les habitants et détails du Voyage des
ombres.
>与村民合作的工作坊,“影子的旅行”作品细节
>
Détails de l'installation l'Affaire des
fissures
>“裂痕的故事”布置细节.
>
Première exposition des dessins à la Biennale de Lyon en
2013
>绘画作品在2013年里昂双年展上的首次展出
>
Détails de l'installation les Habitants
invisibles
>与村民合作的工作坊,“影子的旅行”作品细节
Ces objets dont les ombres étaient traversées par les récits
d’expériences (des habitants de Liangzhu ayant participé au
workshop), constituaient une collection étrange, assemblage de
« faitiches » privés. Certains visiteurs capables de
relier les objets à leur biographie et à leur ombre posaient un
regard qui descendait au coeur du processus.
>
Workshop avec les habitants et détails du Voyage des ombres.