Etant immergé en 2013 dans la réalisation du Monument aux Héros de l'Armée Noire, j'étais encore plus sensible que d'ordinaire à la fragilité de la notion d'original (d'une sculpture en l'occurence ici...). De fait je m'étonne toujours et parfois me réjouis, du fait que les récits qui accompagnent les sculptures sont perméables à toutes sortes de changements de matière ou d'échelle.
C'était déjà une dimension centrale lors du workshop et de l'exposition que j'ai fait au Musée des Moulages de Montpellier en 2011.
La série de dessins numériques présentés ci-contre, prolongent les fissures apparues sur ma reconstitution en argile des Héros de l'Armée Noire. Ces fissures commencent un dessin qui attend son extension. Le récit colonial que portait la pièce originelle se déplace, se dissémine, comme le problème politique lui-même. Les plâtres prêtés par le Musée des moulages de Lyon, le Gaulois mourrant et la jeune fille aux osselets, ont eux-aussi perdu leur original. Ils se tiennent aux marges de l'histoire de l'art, dans une zone indéterminée où peuvent se rouvrir des liaisons (parfois dangereuses) entre les formes, leur observation, leur mise en récit...
.
Mille mercis pour leur engagement à Eugénie Bordier, Mélida Bidal, Cathy Dominguez, Christine Buathier, Yamina Frécaut-Martin, Nicole, Donatille et René Lonini. Chaleureux salut et remerciements émus à toute l'équipe de Veduta et de la Biennale.