"Selon les délibérés de l’assemblée du 17 juillet 1718, il s’agit de décider de l’installation d’un cadran solaire et d'«un bon horloge» sur chacune des deux tours de l’église de Briançon (aujourd’hui collégiale). Un devis a été réalisé par un «horlogeur de Grenoble» moyennant la somme de mille livres pour une sonnerie à chaque heure, douze cents livres chaque demi-heure ou mille cinq cents livres par quart d’heure."


"Ce délibéré de l’assemblée du 18 juin 1719 confirme que la commune passe commande de deux horloges à «l’horlogeur de Grenoble» ainsi que cadran et montre solaire au peintre Chaluet pour la somme de soixante-dix livres. La ville et communauté « leur feront faire les chafaux et cordages nécessaires »."
"Le peintre cadranier Chaluet confirme, par cette lettre du 22 Août 1719, avoir reçu, du consul Disdier, la somme de soixante-dix livres pour les peintures des deux montres que « j’ay faites »".

Collégiale de Briançon,
restauration en 1985 du décor peint de l'horloge et du cadran.

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Chantier de restauration plutôt difficile par sa taille, la saison avancée et les premiers gels...
Sous la responsabilité d'Alain Tillier, architecte des monuments historiques, j'ai restauré le décor peint de l'horloge et celui du cadran, moins atteint. Il m'a fallu y revenir en deux temps pour faire face à des efflorescences de chaux emprisonnées sous le fixatif.


Alain Ferreira dans "L'Astronomie", Août 2009 :
"1719 est la date de réalisation des deux fresques installées sur les tours de la collégiale de Briançon ; l’une est un cadran solaire, l’autre un cadran d’horloge.
Le décor à fresque du cadran solaire porte un blason avec deux étoiles à cinq branches et deux dauphins (les armoiries du Dauphiné), deux atlantes et deux oiseaux. D’après Paul Gagnaire il s’agit, à droite, du pélican qui s’ouvre le coeur (ou le ventre) pour donner à manger à ses petits ; et à gauche, du phénix qui prend son essor depuis un brasier, oiseau dont on disait qu’il renaissait de ses cendres, donc qu’il était, en quelque sorte, immortel. Ils sont nommés par les fervents d’héraldique : “Le pélican en sa miséricorde” et “Le phénix en son immortalité”. La fresque de l’horloge comporte deux atlantes différents de ceux du cadran, le blason de Briançon avec sa tour fortifiée et deux lions.
Ces deux fresques ont été plusieurs fois restaurées ; la dernière restauration, qui date de 1985, avait été réalisée par Jean-François Gavoty et selon ses termes « il s’agissait plutôt, pour le cadran, d’une consolidation que d’une restauration. C'est le décor de l'horloge qui a été plus nettement restauré ».
Jusqu’à présent les auteurs de tous les cadrans du XVIIIe siècle de cette région étaient des anonymes.
C’est Vanessa Aerts, archiviste à la mairie de Briançon, qui a tiré de l’anonymat les fresques du cadran de la Collégiale de Briançon. Il existe trois documents de cette époque, consultables aux archives de Briançon. (On remarquera la grande différence de prix entre les deux horloges mécaniques (entre 1000 et 1500 livres) et les deux fresques, dont le cadran solaire, pour la somme de 70 livres seulement. Le cadran solaire et les deux horloges ont été commandés à l’achèvement de la collégiale ; cette information rend compte, qu’à cette époque, la construction d’une église était intimement liée à la diffusion de l’heure soit par l’implantation d’un cadran solaire sur les églises des communes et des villages soit par l’association horloge et cadran solaire pour les villes importantes)
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