Création d'un cadran solaire commémoratif    
Août 2014, maison Hippolyte
Les Prats des Thuiles, 04400.

Jean-Claude et Laure Hippolyte, m'ont demandé il y a quelques années que l'on commémore par un cadran solaire le centenaire de la Grande Guerre, en rendant hommage à Marie-Madeleine Pons et à ses trois fils, victimes de cette guerre.
Le projet (ci-contre) fut composé avec plusieurs aller-retour entre les commanditaires et moi, pour doser les signes, paufiner la maxime.
Cette dernière est issue d'une chanson de soldats de l'époque (pendant ou juste avant guerre selon Françoise Alexandre).
Le "souvenir qui ne s'effacera pas" était douloureux : celui du service militaire d'abord, puis au centuple celui du front.
Le refrain de cette chanson est écrit sur la porte de la grange, probablement par l'un des trois frères. Il était tout naturel d'en faire la base de la maxime.


Ernest Pons du 159e Régiment d’Infanterie Alpine meurt à Wittersdorf, dans le Haut-Rhin, le 19 août 1914. Il fut l'un des 5 premiers morts de l'Ubaye.
L'ainé, Jean Pons, appartient lui aussi au 159è RIA. Il meurt de ses blessures le 29 juillet 1915 à Villers-Châtel dans le Pas-de-Calais.
Firmin Pons, le troisième fils, meurt en 1919 de la tuberculose.
Leur sœur Céline Piolle-Pons transmettra à ses enfants et petits-enfants la mémoire de cette terrible destinée familiale. Jean-Claude Hippolyte est le petit-fils de Céline Piolle-Pons, décédée en 1987, qui lui a légué la maison familiale des Prats.

L’association Temps Partagés a soutenu ce projet.
Plus de précisions sur l'histoire de cette famille sous la plume de Françoise Alexandre...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voir le petit film en stop-motion réalisé par Jean-Baptiste Hippolyte
(11 Mo)

 

 

 

 

 

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Le cadran a été réalisé à fresque sur un enduit de chaux hydraulique refait au plus juste en réserve dans l'enduit originel du milieu du 19e siècle.
Les tracés horaires indiquent le temps local au centre et le temps universel en dessous (qui se lit au petit croisillon d'ombre au 2/3 de la longueur du style).
Le motif sur le cadre reprend celui de la tapisserie de la cuisine derrière le mur, posée du temps de la jeunesse des Pons.
Au bout du style, l'écusson de l'Infanterie Alpine ballade son ombre sous les tracés.

Ce cadran très chargé pour la famille Hippolyte comme pour moi, est probablement tout à fait unique par sa fonction narrative au service d'une valeur de commémoration à la fois intime et emblématique, que nourrit la mesure de plusieurs temps.

Et face au cadran, un paysage somptueux.

 

 

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