Maljasset (Maurin), commune de Saint-Paul/Ubaye
Création 1860.
44.5931° N, 6.8425° E
Déclinaison façade : -29° (EST)
Peinture originale : badigeons de chaux aérienne, pigments minéraux, (terre de sienne, bleu, vert, noir).
Restauré en 1990 (à la demande de Dédé Belon, facteur de la haute vallée).
Le propriétraire de la maison en 1860 (Mr André) était membre éminent d'une loge maçonnique et à ce titre il a probablement conduit la réalisation de ce cadran avec divers compagnons en résidence (ou de passage).
Les cadrans avaient aussi des fonctions d'affichage
et/ou d'appartenance politique dans les temps agités allant du rattachement de l'Ubaye à la France (1713, traité d'Utrecht) jusqu'à la fin du XIXe. Celui-ci signale son allégeance à Napoléon III (l'aigle). Nous pouvons le relier dans la haute vallée de l'Ubaye au cadran "républicain" de Serennes qui lui est contemporain, et pourquoi pas au cadran "monarchiste" de 1789 qui se trouve à la Barge (Maison Arnaud).
Ce cadran est parfois attribué à tort à G.F. Zarbula.
Il n'y a aucun cadran Zarbula en Ubaye, pas même celui de Serennes. Pour certains "spécialistes" de cadrans, Zarbula (qu'il faudrait nommer Zerbola pour être exact) est devenu un emblème qui semble vouloir dire ''beau cadran avec oiseau(x)". Bizarrement, les Zerbola (car ils étaient probablement plusieurs peintres de la même famille) étaient parmi les rares cadraniers qui signaient leurs instruments. Ce qui étonne le plus, c'est que ce soit à lui/eux que l'on attribue autant de cadrans anonymes. Un oiseau suffit !
Pour avoir observé ces deux cadrans de près pendant leur restauration, de nombreuses différences sautent aux yeux, dont le fait que celui-ci est peint avec de très bons pinceaux par une main habile, alors que celui de Serennes est beaucoup moins précis dans ses traits et ses détails. Aucun des deux n'est signé.
L'attribution de celui-ci à Mr André et quelques compagnons, semble attestée par la dédicace d'un ouvrage de gnomonique retrouvé dans la maison, ainsi que par des outils d'époque servant à tracer les cadrans.
La difficulté des attributions pour les cadrans historiques inscrits dans des pratiques sociales complexes des XVIIIe et XIXe siècles, s'accomode mal d'analyses formelles superficielles.