Mesure le temps local. Latitude 44°38’, déclinaison de la façade 34° Ouest, (Faucon / Jausiers)

Ce cadran solaire a connu 2 versions ; la première en 2004, réalisée à fresque sur un support stratifié, qui n'a pas résisté aux mouvements de la structure en bois du chalet ; une autre en 2006, peinte avec des couleurs minérales diluées dans une solution acrylique associant parfois un peu de chaux, mais « à sec ». Son support en bois demeure suspendu au chalet. La maxime et les inscriptions proposées par Mr et Mme Bezombes qui se sont ensuite séparés du chalet, flottent dans un non-sens tranquille. C’est l’un des rares cadrans qu’il m’a été donné de réaliser sur un support mobile. Bizzarement vieilli, décroché de son récit initial. Une restauration n’aurait plus qu’une motivation de principe, peu intéressante. L’usure d’un cadran solaire n’est pas seulement liée aux éléments, vent, UV, pluie. Les divorces, décès, cession de propriété sont bien plus corrosifs.

À Vicenza, dans le Teatro Olimpico conçu par Palladio, la longévité des décors en bois de Vincenzo Scamozzi est stupéfiante. Des représentations continuent à être données dans cette architecture dédiée dès 1580 à la promotion du théâtre. Inspiré à Palladio par ses recherches sur les écrits de Vitruve, ce lieu fragile, écrin des artifices, associe des indices de la théâtralité des cinq derniers siècles à l’histoire de la perspective. Tout cela sous un ciel modérément agité. Pourrait-on considérer le théâtre comme une unité de la mesure du temps ? Cela permettrait-il que nos jeux de rôle ordinaires se nourrissent d’une souplesse élaborée par leurs représentations théâtrales ?

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